Question animale


La question animale pose des problèmes essentiels d'éthique dont les répercussions s'étendent au-delà de la condition des bêtes. C'est une dimension primordiale qui doit permettre de faire émerger une nouvelle philosophie digne de ce nom, moderne et universelle. La réponse est simple : le véganisme.
On peut s'interroger sur les fondements métaphysiques d'une éthique et se demander s'il existe une différence entre l'homme et les autres animaux, si cette ou ces différences sont des différences de nature ou de degré, si elles sont pertinentes d'un point de vue moral ou non.
On peut s'interroger sur le comportement humain aujourd'hui et sans chercher à être moralisateur chercher à comprendre les mécanismes sociaux ou culturels qui fondent une telle autorité de cette domination de l'homme sur le monde animal et la nature en général.
On peut s'interroger sur les rapports de l'homme avec l'animal d'une manière analogique à certaines luttes d'émancipation de classe, de race, de genre...Les comportements humains sont-ils naturels ou non ? Doit-on si elle existe, suivre la finalité de la nature ?
Au delà des questions de défense des droits des animaux, qu'est-ce qui pousse au végétarisme et quelles différences avec le végétalisme et le véganisme ? Pour répondre à cela il convient de soutenir que le mode de vie est action politique. Mais avant de changer son mode de vie, on peut se demander pour quelles raisons il faudrait changer. Je tiens également à montrer que la raison ne suffit par pour militer et qu'il est essentiel de ne pas nier notre sensibilité.
Comment nos comportements quotidiens sont-ils déterminants d'un point de vue éthique ? Mes réflexions sur les pratiques végétarienne, végétalienne ou vegan portent sur la critique de la rigueur et de la radicalité qui n'est jamais objective. Je mets en avant l'idée que nous sommes ce que nous mangeons pour reprendre le titre de l'ouvrage de Jane Goodall, la célèbre primatologue. Il me paraît important de mettre en avant l'idée qu'en tant que pratique, il ne s'agit pas de prétendre à une vérité absolue mais à semer le doute dans nos pratiques comme on pourrait semer le trouble dans le genre ! Pour casser le cliché du végétarien qui se fait souffrance je maintiens que le végétarisme n'est pas un idéal ascétique mais au contraire une pratique qui vise à plus de bien-être pour soi et pour les autres. C'est ainsi que je m'intéresse aux normes sociales en ce qui concerne l'exemple de l'œuf.
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Jusqu'où peut-on pousser la comparaison entre les comportements humains et animaux ? À travers une critique de la nature et de l'immuable mais aussi en m'interrogeant sur les limites de l'analogie je cherche à décortiquer les logiques de pensée et de discours qui maintiennent l'exploitation animale. Celle-ci repose sur des mythes comme le mythe du chasseur mais aussi sur des philosophies humanistes et des textes éthiques qui mettent en avant la supériorité de l'humain. Je pense pour autant que c'est en nous appuyant sur un certain héritage philosophique que l'on peut dépasser cet anthropocentrisme. L'exemple de Lévinas et le visage de l'animal peut nous laisser espérer une évolution des mœurs.
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En quoi la libération animale est une avancée et non un recul ? Quels liens avec les autres luttes ? Il s'agit évidemment de la question de la domination et de l'émancipation. On pourrait croire que le changement de rapport à l'animal est un retour en arrière, mais au nom de quel progrès et de quelle nécessité ? Le projet politique que je porte est celui de l'autonomie des individus. Pour la question animale il faut alors préciser les différences entre autonomie, indépendance ou liberté. Mais je tiens aussi à montrer que les luttes d'émancipation de l'homme, de la femme, du pauvre, du faible sont liées à la libération animale. J'esquisse une brève théorie féministe du végétarisme qui ne prétend pas être originale mais encore une fois pointer une logique commune de domination. Je tiens à critiquer les attitudes hypocrites de celles et ceux qui maintiennent les normes néfastes en place. Finalement la question que je viens à me poser n'est pas tellement pourquoi être vegan, ou pourquoi il faut lutter pour la libération animale, qu'importe l'idée qu'il y a derrière. Ce qui me paraît plus nécessaire est de montrer par quels mécanismes notre société n'avance pas. Par quels procédés les uns et les autres maintiennent en place des pratiques dominatrices, violentes.
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Comment l'image de l'animal que nous avons aujourd'hui est-elle si conditionnée ?
Cette réflexion tente de voir dans un conditionnement millénaire l'ancrage d'une idée de l'animal qui ne peut coller avec le modèle antispéciste défendu aujourd'hui. C'est la tentative d'explication non pas d'un point de vue moral mais plutôt culturel et socio-psychologique de la difficulté de prise de conscience de la condition animale.
Un essai sur la sémiologie de l'animalité en plusieurs parties.



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