samedi 22 mars 2014

Le végétarisme politique : plus qu'une mode, un mode de vie...


VÉGÉTARISME, VÉGÉTALISME, VÉGANISME
Modes de vie : éthique(s), écologie(s), politique(s) ?

Introduction d'une discussion publique...

Il s'agit ce soir non pas de questionner le contenu d'une éthique végétarienne ou vegan, il ne s'agit pas de faire de la sensibilisation ou d'apporter des preuves du bienfait d'un tel mode de vie. Les raisons de tels régimes alimentaires et modes de vie peuvent être diverses et multiples. Nous nous intéressons ici à ce qu'on peut appeler un végétarisme éthique et que je qualifierais volontiers de politique. La question est de savoir pourquoi on est en droit d'appeler une telle attitude de politique.
La question est de savoir pourquoi des modes de vies dits alternatifs mais acceptés idéalement ne sont pas adoptés par une majorité d'une part et d'interroger ce qu'est la revendication d'un mode de vie dans un cadre politique, c'est-à-dire qui dépasse le simple rejet personnel des normes d'une société.
Nous souhaitons interroger la forme et son efficacité ou son inefficacité. Nous pouvons donc également nous demander si d'autres modes de vies et de consommation sont pertinents politiquement ou s'ils ne sont que des manières de s'affirmer individuellement. Comment un mode de vie qui est subjectif peut-il valoir sur un plan de l'écologie et de la politique ?
En effet, à première vue les personnes végéta*iennes qui sont encore très peu nombreuses en France ne semblent pas poser de problème pour la société, c'est-à-dire qu'en tant que mode de vie cela ne bouleverse pas l'économie ou les institutions. Pourtant, si l'opinion publique semble reléguer l'habitude alimentaire sur le plan personnel, ma conviction est de montrer que c'est à travers l'action personnelle et un certain rayonnement de mode de vie que l'on peut établir une habitude de consommation ou de non-consommation en véritable position politique.
1) Une première idée est de dire qu'il n'y a aucune action qui n'aie de conséquences qui soient purement personnelles et réservées au cadre privé. Nous sommes toutes et tous en société c'est-à-dire en relation les uns avec les autres. L'économie capitaliste néolibérale repose sur cette capacité aujourd'hui poussée à son maximum de pouvoir interagir indirectement mais de manière réellement effective les un-e-s sur les autres.
2) J'aimerais défendre l'idée assez simple qu'en ce qui concerne l'éthique d'une manière générale, chacune de nos actions est portée vers ce qui nous semble être un bien sinon absolu, au moins universel. Cela veut dire que quand j'entreprends une action et quand je consomme d'une certaine façon c'est que je postule l'idée que la majorité des gens sinon devraient au moins pourraient faire comme moi. Il n'y aurait donc aucun mode de vie qui ne reposerait pas sur une éthique.
3) En tant qu'il est porteur de certaines valeurs, un mode de vie clairement affirmé est donc en soi une revendication de ces valeurs. Il est alors une critique ouverte, sinon exprimée dumoins toujours sous-entendue d'autres modes de vie. Toute action, tout mode de vie alternatif est donc en cela une critique du système dominant qui fonde la norme.
4) Pour défendre une efficacité politique d'un mode de vie dans ce monde capitaliste il faut accepter plusieurs prémisses : a. nous vivons dans une société où c'est la loi du marché qui gourverne. b. le marché ne fonctionne que parce que nous sommes la base libre du système sur lequel il repose. La conclusion doit être pessimiste pour le présent et optimiste pour le futur. On peut en effet se dire que si nous en sommes arrivés là c'est de notre faute, mais cela nous laisse aussi la possibilité de changer la donne.
5) Au contraire on peut aussi se dire que la situation économique, écologique dans laquelle nous sommes est due à la structure du système capitaliste et nous en sommes que les victimes, de là la question est de savoir comment agir pour changer cette structure. Bien sûr il est possible d'envisager un diagnostic qui soit entre ces deux positions précédentes.
6) Comprendre l'idée d'écologie au sens large c'est se dire que partageons un écosystème au sein duquel nous avons des responsabilités, au sein duquel nos actions ont un poids. De toute évidence l'écologie est la prise en compte à la fois de l'humain, de l'animal et du reste du « vivant ». Il est donc absurde de vouloir ne prôner une habitude alimentaire qui ne viserait qu'une seule de ces dimensions.
7) Nous pouvons nous interroger d'un point de vue global sur la question en philosophie et en politique de la cohérence entre le discours et la pratique. Il ne s'agit pas de classer graduellement du plus vertueux au moins vertueux tel ou tel régime alimentaire ou mode de consommation, mais nous devons nous interroger sur la différence pratique d'un discours qui peut être le même entre un végétarien et un végan. Oubien doit-on directement conclure que deux modes de vie différents sont forcéments représentatifs de deux pensées différentes ? Inversement, deux pratiques identiques peuvent représenter des pensées distinctes.
8) D'un autre côté pour dévaloriser un mode de vie, une attaque simpliste consiste non pas à interroger le contenu mais à critiquer la forme au travers de la cohérence et particulièrement dans ce qui peut être perçu comme un manque de rigueur. L'exigence à l'égard de celles et ceux qui sortent de la norme est toujours plus grande que pour soi-même à quoi l'on se défend toujours en disant que personne n'est parfait. En effet...

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